Virmaître, 1894 : Revenir à la charge. Avoir été chassé par la porte et rentrer par la fenêtre. Demander à crédit et se le voir refuser, le redemander à nouveau, c’est repiquer au truc (Argot du peuple). N.
France, 1907 : Recommencer. On dit aussi repiquer sur de rôti.
Un chasseur, guignard, se baguenaudait sur le tard sans avoir tiré un coup de fusil depuis le matin. Voilà qu’il découvre des canards barbotant dans une mare. Les baptiser « sauvages » ne lui répugnait pas, n’eût été un paysan aux quinquets matois qui le reluquait.
— Dites donc, mon brave, laissez-moi tirer un canard ?
Et, en même temps, le chasseur glisse la pièce au cul-terreux.
— Tirez, mon bon Mossieu !
Le Nemrod n’en exige pas plus : il déquille une bestiole et, tout guilleret, il aboule une nouvelle pièce de quarante sous au campluchard, pour être autorisé à repiquer au truc… Et un deuxième canard vient meubler sa carnassière.
Comme le type s’esbignait, fier de ne pas rentrer bredouille, le pétrousquin lui susurre :
— Les canards ne sont pas à moi !…
(Le Père Peinard)
Lorsque j’ai touché ma quinzaine,
I’ m’arriv’ qué’qu’fois d’rentrer plein.
Mon épous’ commenc’ son antienne :
« Fainéant ! Poivrot ! Sac à vin ! »
Pour clouer l’bec à la commère,
J’la cogn’, comm’ si a s’rait en stuc ;
Si, malgré ça, a veut pas s’taire,
Je r’pique au truc.
(Jules Jouy)